La classe inversée

La classe inversée est souvent présentée comme un moyen de responsabiliser les élèves, de les rendre actifs tout en leur accordant une grande autonomie. Les détails dans cette vidéo !

Transcription

Favoriser l’attention des élèves et solliciter un engagement actif de leur part sont des défis qui se posent à l’enseignant à chaque séance. Le développement du numérique a amené de nouvelles pistes de réflexion pédagogique et permet de réinterroger certaines pratiques d’enseignement.

La classe inversée est souvent présentée comme un moyen de responsabiliser les élèves, de les rendre actifs, tout en leur accordant une grande autonomie.

Mais qu’entend-on par « classe inversée » ? Comment la mettre en œuvre ? Qu’apportent les outils et ressources numériques dans cette pratique pédagogique ?

C’est ce que nous allons voir dans cette vidéo !

Commençons par un petit rappel historique !

En 2007, deux professeurs de sciences américains, Jonathan Bergmann et Aaron Sams, ont considéré que l’obligation de travail solitaire hors de la classe augmentait l’écart potentiel entre les élèves performants et ceux ayant des difficultés d’apprentissage. Ils en ont conclu que le temps de classe, essentiellement consacré aux exposés magistraux, était probablement sous-utilisé pédagogiquement.

Ils ont alors réalisé de courtes vidéos des expériences qu’ils menaient d’habitude en classe et les ont transmises aux élèves.

C’est ainsi qu’ils ont posé les bases de ce qu’ils ont ensuite appelé « la classe inversée ».

La classe inversée est un mode d’enseignement qui fonctionne sur le principe de l’alternance entre des temps de travail hors de la classe et des temps d’apprentissage en classe. Jusqu’ici, rien de très différent d’une pratique classique.

Cette méthode est dite « inversée », car elle repose en général sur deux inversions.

Une inversion de la leçon et de son application : les élèves s’approprient la leçon hors de la classe, soit en autonomie, soit en collaboration. Les exercices d’application, de haut niveau cognitif, sont ensuite pratiqués en classe et permettent à l’enseignant de s’assurer que les élèves ont réussi à s’approprier les contenus.

Une inversion de la relation apprendre/enseigner : les élèves s’approprient les contenus par l’intermédiaire d’activités variées proposées par l’enseignant, au cours desquelles ils seront amenés à mettre en forme par eux-mêmes une partie de la leçon, avec un exposé par exemple.

Outre le fait de favoriser la coopération entre les élèves, la classe inversée peut aussi être une méthode d’enseignement au service de la différenciation pédagogique.

Dans tous les cas, il s’agit d’une pédagogie active.

Ces pratiques consistant à donner des devoirs pour préparer la séance suivante existent depuis longtemps.

Elles ont acquis une nouvelle dimension avec les outils et ressources numériques, qui permettent de concevoir des supports personnalisables, simples à partager, de même que des activités collaboratives à distance.

La classe inversée ne s’appuie donc pas exclusivement sur les outils et ressources numériques.

C’est une stratégie pédagogique ouverte dans laquelle concourent plusieurs méthodes d’enseignement. Elle ne s’oppose donc pas à une pédagogie plus classique. Elle complète plutôt la panoplie de démarches que peut suivre l’enseignant.

Plus largement, la pratique de la classe inversée peut favoriser la motivation des élèves en renforçant le sens de la tâche, son utilité et le degré de liberté laissé aux élèves dans leur apprentissage.

Un exemple : Madame Ledroit lance une nouvelle séquence avec ses élèves de sixième sur les Fables de La Fontaine. Elle décide de recourir à la classe inversée.

Madame Ledroit ouvre un espace collaboratif sur l’ENT.

Elle conçoit une capsule vidéo courte qui est le teaser de la séance 1. Elle souhaite éveiller l’intérêt des élèves et engager le dialogue avec eux sur ce sujet.

Elle dépose cette capsule sur l’ENT ainsi qu’une première fable à lire. Elle y joint un petit questionnaire à faire en ligne.

Au cours suivant, elle propose aux élèves de travailler en groupes, qu’elle constitue sur la base des réponses aux questionnaires.

Certains vont cerner la thématique en autonomie.

D’autres ont besoin de revoir la vidéo ou de nouveaux documents. Madame Ledroit prend alors le temps d’éclaircir le sujet avec ses élèves.

La classe passe ensuite à une phase de construction. Madame Ledroit continue à traiter la notion en proposant aux élèves la réalisation de tâches de plus en plus complexes.

Au fil des séances, elle enrichit l’espace collaboratif de ressources : textes, photos, vidéos, schémas, en s’assurant des droits d’utilisation.

Madame Ledroit propose à ses élèves des activités variées et leur apporte des outils de soutien aux apprentissages. Elle leur fournit des outils de communication, d’organisation et de collaboration.

Les élèves alternent des temps de travail individuels ou collectifs, en classe et hors classe.

Ils prennent connaissance, explorent, cherchent, s’entraident lorsque c’est nécessaire, débattent et apprennent ensemble jusqu’à la réalisation de la tâche finale.

Dans cet apprentissage expérienciel, les outils numériques sont au service des recherches des élèves :

  • pour leur mettre à disposition des ressources variées,
  • pour leur offrir avec la vidéo un format simple d’utilisation et qui peut être revu autant de fois que nécessaire,
  • pour offrir des espaces de collaboration facilitant le travail en groupe hors de la classe,
  • pour suivre à distance les travaux des élèves.

L’occasion pour les élèves de développer leurs compétences numériques !

Pour résumer, voici une check-list des points à respecter pour une classe inversée réussie :

  • Je sélectionne les contenus et la tâche à effectuer qui me paraissent être adaptés aux principes de la classe inversée.
  • Je limite le travail en autonomie et le temps d’appropriation des connaissances, que ce soit pour une capsule vidéo ou un texte : plus mes élèves sont jeunes, plus je fais court.
  • J’échange avec la classe sur cette modalité de travail particulièrement la première fois, je mets les élèves en confiance. Je communique avec les parents sur cette démarche.
  • J’adopte une posture de facilitateur des interactions et de la construction des savoirs.
  • Je me pose la question des activités qui vont rendre les élèves actifs, notamment sur des travaux hors de la classe.
  • J’organise, de préférence sur l’ENT, un espace d’échanges pour les interactions hors de la classe et la mutualisation des travaux.
  • Je valorise les résultats obtenus et je fais le bilan de cette méthode avec les élèves afin d’adapter au mieux mon dispositif pour une prochaine fois !

On remarque à travers ces différents points que la classe inversée permet en outre de mettre assez facilement en œuvre une pédagogie différenciée, grâce aux outils numériques.

Alors, prêt à tenter la classe inversée ?

Crédits

  • Scénario : Mélinée Chanard, Rémy Massé, Jean-Noël Vogrig, Sophie Augmard-Marcon, Nicolas Braun
  • Direction de publication : Marie-Caroline Missir
  • Production : Réseau Canopé
  • Partenariat : Pix
  • Licence : CC BY-NC-ND 4.0

Ressource produite avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

Financé par le Gouvernement de la République française, liberté égalité fraternité, le plan France Relance et l'Union européenne (NextGenerationEU)